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Introduction au Voyage

Préambule :

 

Suite à une longue recherche, pour trouver les sacoches avant et arrière adéquates : soit, pour mon usage, des sacoches peu volumineuses, légères, imperméables car plus dans une optique de cyclo-sacoches que cyclo-camping (éventuellement occasionnel l'été).

J'ai finalisé mon attelage avant avec des sacoches latérales Ortlieb - réputées pour leur grande solidité et étanchéité- de contenance 25 L (12,5 x 2) + une sacoche de guidon 7 l sur décaleur marque Berthoud = la qualité française.

J'ai finalisé mon attelage arrière avec des sacoches latérales Vaude de contenance 36 l (18 x 2) incluant une housse de protection en cas d'intempéries + 1 sacoche de selle 3 l de la même marque allemande.

Il ne me restait plus qu'à tester le tout lors d'un déplacement modéré pour gérer la répartition équilibrée de charge, la réaction du vélo dans ces conditions et la mienne..., la fiabilité des fixations.

Je profitais de l'opportunité du WE de Pâques pour me rendre dans ma famille en Périgord (Lalinde - Dordogne) en conjuguant étapes cyclos alternées avec étapes en train.

 

La préparation a porté essentiellement sur 2 points :

1°) le chargement équilibré des sacoches : en évitant le superflu - choix oh combien difficile ! et variable selon la saison ... tout en pensant à l'indispensable. Puis, une répartition sur une double logique = avoir à portée de main le nécessaire pouvant être utile la journée (goretex - blouson - crème solaire - chambre à air - papiers/argent -etc) tout en respectant une charge équilibrée. J'en suis arrivée ainsi à un bagage de 6 à 7 kgs réparti sur les 2 latérales avant et 7 à 8 kgs réparti sur les 2 latérales arrière.

Très important : établir une fiche permettant de savoir quoi est où et de remplir au quotidien chaque sacoche à l'identique. L'utilisation du tableau excell permet d'ajuster la fiche d'un voyage à l'autre selon les quelques modifications apportées.

 

2°) la recherche et réservation des trajets en train : j'ai opéré via le site OUI - SNCF sur Internet et au guichet gare. Ce sont presque exclusivement les TER qui acceptent (gratuitement) le transport d'un vélo non démonté dans un endroit dédié du wagon. Certains Intercités ont également un wagon spécial à cet effet - mais pas tous ! (Intercité Clermont-Béziers par exemple). Les choses peuvent se compliquer, quand un TER dont la voie est en travaux est remplacé par un bus... qui prendrait éventuellement le vélo dans la soute "s'il y a de la place" - donc, aucune certitude. C'est ainsi que pour mon voyage vers la Dordogne, j'ai dû renoncer à mon idée première d'une étape cyclo Brive-Lalinde car le TER Clermont-Ussel est remplacé, pour durée indéterminée, par un bus suite à ligne en travaux...

Après moult recherches, j'ai donc finalisé mon voyage aller avec :

- Jeudi 29 Mars : trajet vélo Châtelguyon - Montluçon  = 92 kms ondulés (1 400 D+)  via les petites routes tranquilles des Combrailles. J'en ai profité pour découvrir le vieux Montluçon et monter jusqu'au Château des Ducs de Bourbon qui surplombe la ville - avant de me rendre "chez l'habitant" où j'avais réservé pour la nuit.

- Vendredi 30 Mars : trajet train Montluçon-Limoges où quelques 2 heures de correspondance avec le train pour Périgueux, m'ont permis d'admirer l'architecture de cette gare de Limoges-Bénédictins, inaugurée en 1928 et inscrite au titre des monuments historiques et, plus terre à terre, d'aller déjeuner d'un Kebab à proximité...

Suite de l'expédition ferrovière dans le TER très bringuebalant pour Périgueux, suivi du parcours cyclo vers Lalinde, ma destination. J'ai pu tester l'étanchéité des sacoches !.... sur les quelques 61 kms parcourus.

Le retour a été effectué essentiellement en train le Lundi de Pâques car le mouvement de grève de cheminots démarrait le soir même... arrivée un peu tardive me permettant de tester l'éclairage (portable) de la randonneuse sur la petite 10ne de kms entre la gare et mon domicile.

A noter pas mal de disparités pouvant poser problème au niveau des gares : certaines  (Riom - Limoges) disposent d'un ascenseur ; dans d'autres, il faut emprunter les escaliers pour circuler entre les quais... (Périgueux ) où être accompagné par un agent de la SNCF pour traverser les voies sur passage aménagé en bout des quais (Montluçon) - sans oublier la montée des marches du wagon TER quand la hauteur du quai est insuffisante par rapport à celle du train : merci à tous ceux qui m'ont spontanément aidé dans ces circonstances  : mais oui, il y a des gens sympa !

"L'essai étant transformé", je pouvais envisager la suite..."


 

En toute

Indépendance...

 

Cyclo-sacoches

en Catalogne

de Figueras à Cambrils

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du

11 au 14 Avril

2018

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Inscrite au séjour semaine  FFCT de Cambrils (sud de Tarragone ), je décidais de poursuivre mon expérimentation de voyage train/cyclos sacoches en rejoignant Cambrils en vélo depuis Figueras par l’intérieur de la Catalogne.

 

Au préalable,  tracé du parcours sur logiciel Openrunner en regard de la carte papier générale, avec les étapes potentielles me permettant  de “calibrer “ mon parcours en tenant compte du dénivelé.  Il va à de soi que plus le dénivelé est important, plus je  modère la distance.

Cela dit, “sur le terrain”, mieux vaut garder 1 faculté d’adaptation car en situation, les choses sont souvent moins évidentes  que vu de la carte. Je vais d’ailleurs en faire l’expérience au long du parcours : en témoigneront quelques errances dans les dédales, sens interdits ou uniques… des rues des villes même avec le GPS... et des modifications intervenues dans le classement de certaines routes ex “départementales” transformées en voies rapides interdites au vélo… D’où la nécessité de ne pas hésiter à acheter la carte du coin dernier “copyright” et d’investir sur la version payante d’Openrunner pour avoir des fonds de carte (type IGN) plus fiable à l’étranger  : à retenir pour la prochaine fois ...

Néanmoins,  grâce à la préparation en amont du parcours,  j’ai intégré la physionomie des lieux et les différents axes principaux - permettant une meilleure réactivité dans la difficulté.

 

Carnet de Route :

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Mercredi 11 Avril : départ en TER pour Portbou depuis la gare de Béziers atteinte en voiture (abandonnée au Parking) faute de train compatible depuis Clermont .

Bien que hors calendrier de grève : Train de 11 h 33 réservé = annulé sans préavis....  Donc, départ différé de 2 heures . Dehors : il pleut de cordes !.... .  

Rapidement, je trouve 1 train de Portbou à Figueras ( Rodalies de Catalogne : transport vélo gratuit ) afin de commencer mon étape cyclo pour Banyoles , point de chute prévu le 1e soir. En attendant, je profite du spectacle côtier  car le soleil, promis par la météo, a fait enfin ! son apparition.

Sur cette 1e demi étape,  j’apprécie le GPS qui me permet de quitter Figueras sans problème.  Ensuite, 1 erreur de ma part dans 1 village m’a amené sur 2 kms de piste (pas plate !..) pour rejoindre mon trajet… mais après tout, j'ai la randonneuse pour. !  Quand j’ai déboulé ensuite pour quelques kms sur la nationale de Gérone : changement d’ambiance avec ligne droite, vent de face et circulation importante, surtout de voitures, les camions empruntant heureusement l’autoroute parallèle. .

Après 38 kms (540 D+),  fin de parcours sur petite route boisée et tranquille et chasse à l'hôtel  à Banyoles avec atterrissage dans une fonda bien abordable où chacun sa chambre : une pour le vélo et une pour moi.

 

Jeudi 12 : une très belle étape montagneuse dans le parc des volcans de la Garrotxa (cousins ibériques de nos volcans chevelus de la Chaîne Puys (type Louchadière ou Nugère)   jusqu’à Olot.

A la sortie de la ville, j’aborde deux policiers pour me faire confirmer mon itinéraire par petite route via la montagne, sachant que  la route principale est interdite aux vélos vu passage dans 1 long tunnel.. 1 policier me conseille alors la route de Rupit un peu plus longue mais  touristique et avec des pourcentages moins raides. Je ne regrette pas de suivre son conseil. Après passage de 3 cols via route de crêtes super panoramique et une averse de grêle au sommet, j'échappe à l’orage de justesse en me jetant  rapidement dans la descente vers Vic où j’arrive vers 17 h 15. Là, après 1 tour de (belle) vieille ville où pas trace d’hôtel , je vais tourner et retourner pendant 1 heure : les quelques seuls hôtels 3☆☆☆ étant complets. Je commence à désespérer lorsqu’enfin 1 jeune réceptionniste interroge sa collègue d’un autre hôtel où ouf ! .  Je réserve la seule chambre encore disponible. ..

Vic est une ville industrielle avec une clientèle d’affaires :   lors de la crise économique les petits hôtels où pensions ont fermé.  Avec la reprise, les quelques hôtels restant sont pris d’assaut et j’ai bien failli rester sur le trottoir... mouillé  ! Bilan : 103 kms (soit, 13 de + que prévu ) 1 550 m de D+.

 

Vendredi 13  (même pas superstitieuse  !) : j’apprends qu’il faut éviter de partir 1 peu avant  9 h car je tombe en plein dans le trafic de rentrée des classes. … Comme l’hôtel est 1 peu excentré,  je peine à trouver la trace pour reprendre mon parcours et croyant pouvoir revenir le chercher, tombe sur 1 route désormais interdite aux vélos car  classée autovia (autrement dit, voie rapide ). Je finis par m’extraire pour franchir le col de la Pullosa. Arrêt en catastrophe à 6 kms avant Manresa (où je pensais déjener) car début d’une averse : j’en profite pour aller me restaurer dans un petit restau, puis m’équiper “tenue scaphandrier “ pour affronter les éléments toujours un peu déchaînés.

Sur conseil de l’autochtone bien intentionné,  je suis 1 itinéraire permettant d’éviter la ville donc de me simplifier les choses... Mais là,  problème la C25, traduisons type départementale chez nous - est également devenue “autovia” - donc interdite aux vélos  = bretelle échappatoire et finalement passage par les ruelles de Manresa finissant au poste de police, guidée au pas de course par 2 jeunes bien sympas,pour demander comment retrouver mon itinéraire :  Explications castillanes “mitraillettes” et croquis du flic de service - bref, je finis par sortir du piège et suit la C25 interdite par l’ancienne voie parallèle très bosselée, pas indiquée et toujours sous la pluie.

Hotel illico à Igualada et soirée tapas dans la vieille ville. Ambiance toujours aussi animée le soir en Espagne = tout le monde est dans la rue.

97 km - 1 250 D+

Samedi 14 : en avant pour la dernière étape sous ciel  chargé et crachotant.

Magnifique route le matin longeant des gorges aux roches rouges dominées à Quérol par un château perché.  

Puis descente vers la plaine avec abondance de vigne et oliviers et passage près du majestueux Monastère cistercien de Santa Creus (XIIe).  

Ce coup ci, je trouve du 1e coup la CD parallèle autorisée aux vélos. Malheureusement,  même problème à Valls car les indications souvent sommaires se résumant à “Cami” ne me permettent pas d’effectuer le contournement prévu. De nouveau dans les ruelles,  les sens interdits, les sens uniques… galère !

Après pause bocadillo tortilla à Alcover (les ibériques n’ont pas leur pareil pour réussir les omelettes !) : fin de parcours jusqu’à Salou où je rejoins Cambrils par la piste de bord de mer =

malheureusement,  celle-ci, non nettoyée, porte encore les stigmates des débordements venteux et pluvieux des derniers jours - ce qui me vaut quelques  passages à pied sur des tronçons ensablés et détrempés.... j'arriverai cependant à l'heure au rendez-vous pour l'accueil du séjour à l'Hôtel Monica de Cambrils.

102 km - 800 D+ essentiellement le matin.

Donc 340 kms - avec quelques 4 080 M de dénivelé positif de pur bonheur à travers des paysages souvent sublimes, des vieux villages charmants et des routes tranquilles.

Pour être déjà venue en Catalogne à plusieurs reprises, j'ai été profondément interpelée, lors de mon périple cyclo au coeur de cette province, par la montée de l'indépendantisme qui s'affiche partout avec les drapeaux, les banderolles et une majorité de bourgades se déclarant "Municipalité adhérant à la République de Catalogne".  Il semble que la fermeté du pouvoir madrilène, en victimisant les leaders, ait coagulé le sentiment indépendantiste qui s'affiche véritablement partout et rallié un peu plus de catalans à la cause - "minorité" silencieuse l'étant totalement face à cette déferlante de sangre y oro étoilée. Il me semble que le résultat d'un référendum sur le sujet aujourd'hui ne serait plus du 50 - 50 et l'on peut s'interroger à ce spectacle sur l'évolution de cette question.