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"Benvengu" en Lubéron

C'est au pied du massif du Grand Lubéron - au Village de Vacances "VTF" du village de Céreste qu'une 60ne de cyclos ont convergé le Samedi soir 17 Mars  pour partager une semaine de cyclotourisme "en étoile" organisée par Lembach cyclotourisme, sous l'égide de son Président Daniel Zey.

 

Plusieurs  raisons m'ont fait opter pour ce séjour :

  1. La destination provençale à cette époque de l'année où statistiquement la météo est meilleure qu'ailleurs en métropole et le secteur encore calme côté tourisme.
  2. Un goût d'inachevé puisque participant à ce séjour il y a 2 ans, je l'avais quitté en catastrophe suite à un décès chez des amis.
  3. Le profil bosselé de la région pour se préparer... à la suite du programme 2018 dont le Tour du Mercantour en Juin avec les grands cols des Alpes du Sud - mais pas que !
  4. Le cadre environnement nature et les villages typiques et typés
  5. Le sérieux de l'organisateur et de l'encadrement déjà connus et appréciés  à l'occasion de précédents séjours.
  6. La qualité de l'hébergement pour un prix de séjour attractif.

Ce séjour a, en tous points, correspondu à mes attentes.

Si la chaleur n 'a pas été au rendez-vous  : mieux valait sortir couvert...- le soleil nous a accompagné quotidiennement avec, néanmoins, un petit vent frisquet et permanent qu'il valait mieux avoir de dos que de face... Nous avons même échappé au coup de neige tombé sur Marseille jusqu'au côté sud du Grand Lubéron le Mercredi : par chance, nous étions côté Nord ce jour là vers Banon où malheureusement le magasin de saucisse sèche (spécialité du village) était fermé - mais où nous avons pu apprécié une fameuse librairie dénommée Le Bleuet : là dans ce petit village, se côtoient 180 000 livres en tout genre et toutes thématiques sur 800 m2  = curieux et  impressionnant !

Les circuits :

J'ai choisi de pédaler sur ma randonneuse Victoire afin de tester "notre partenariat" sur plusieurs jours cyclos consécutifs - sachant que les parcours, début de saison oblige,n'étaient pas trop kilométrés :

sorties quotidiennes  "en marguerite" entre 80 et 100 kms depuis le Village de vacances car région riche en découvertes sur des petites routes -souvent escarpées- qui musardent parmi les vergers, les vignobles, les champs de lavandin pas encore fleuri (la lavande : c'est plus rare et plus haut),  les pentes et les crêtes pour aller à la rencontre des mas et des villages généralement perchés, dans une succession de panoramas, éclairés par une lumière très pure.

Il faut dire qu'aucune industrie ne"pollue" la région, la plupart des villages du Parc régional du Lubéron (rassemblant  77 communes pour 180 000 habitants) tournant autour d'un millier d'habitants et les "grandes villes" ne dépassant guère les 20 000 (Manosque - Cavaillon).

De ce fait, près de Forcalquier, le centre d'astronomie de St Michel de l'Observatoire est un haut lieu d'observation du ciel grâce à cette exceptionnelle pureté de lumière.

Parmi toutes ces découvertes au quotidien, quelques-unes que j'ai particulièrement apprécié et que je me propose de vous faire partager ..

Mes "coups de cœur" :

 

Les Gorges de l'Oppedette : longées lors de notre première matinée de sortie.

Butant contre les Monts du Vaucluse, la rivière du Calavon, a forcé un passage en creusant un petit canyon dans un décor sauvage de terrain d’aventure.

Gorges calcaires de 2 kms de long et 200 m de profondeur.

Les Gorges attirent particulièrement les randonneurs car des sentiers sont aménagés à cet effet mais du haut de nos vélos et grâce à des points panoramiques, nous avons pu en apprécier toute l'authenticité.


Les Villages perchés : sont une constante en Provence et le Lubéron ne déroge pas à la règle. Donc jalonnant au quotidien nos différents parcours, nous avons atteint au sommet de diverses côtes, nombre de ces villages perchés, à l'aspect médiéval, chargés d'histoire, car érigés autrefois là dans un but défensif. 

Pour n'en citer que 3, côté Vaucluse, parmi tous ceux traversés :

- Viens  : posé sur son piton rocheux, entouré de remparts datant du XIe au XIIIe - dont nous avons parcouru les ruelles après être rentrés par sa Porte sarrasine - admirant au passage sa Tour à horloge, ses belles demeures anciennes, jusqu'à son ancien château et la vue panoramique époustouflante sur le paysage environnant.

- Gordes : n'étant pas au programme, j'ai tracé une boucle supplémentaire pour aller jusqu'à ce renommé "plus beaux village de France" - que mon ami cyclo Pierre et moi-même avons "pris d'assaut par la face sud" moyennant une montée assez directe avec du 10 à 14 %.  Encore peu de monde à cette saison, nous avons pu, de ce fait, déambuler tranquillement dans les rues autour de son château forteresse dominant la ville avant de poursuivre notre circuit. Nous ne sommes pas passés par le village des Bories  et ses cabanes en pierre sèche - mais nous avons rencontré, par ailleurs, ce type d'architecture au fil de nos parcours.

- Roussillon : mention spéciale pour ce village couleur ocre où après quelques errements dans le dédales de ses ruelles colorées, nous avons pu atteindre la table d'orientation perchée en son sommet. 

"Les ocres de Roussillon étaient connus et utilisés dès l'antiquité. Avec l'industrialisation au 19ème siècle, son exploitation est devenue intensive pour atteindre son maximum au début du 20ème siècle. Après la 1ère guerre mondiale, la production des ocres décline rapidement au profit des teintures chimiques, l'exploitation cessa définitivement peu après la 2ème guerre mondiale."

Notre circuit nous a fort logiquement amené ensuite aux abords du site de Rustrel dénommé "le Colorado provençal" correspondant aux anciennes mines d'Ocre qui ont largement entaillé la roche, creusant des canyons.

 

Puis, un petit tour chez Giono - entendez à Manosque - ville la plus peuplée des Alpes de Haute Provence depuis notamment l’arrivée du Centre d’Étude Atomique (CEA) de Cadarache dans les années 60. Là aussi, "chemin des écoliers" hors parcours "officiel" pour moi trop "urbanisé"... : franchissement du Grand Lubéron par le Col de l'Aire Dei Masco pour basculer sur la face méridionale du grand Lubéron et rejoindre Manosque (située dans la riche vallée de la Durance)  à travers  des paysages beaucoup plus vinicoles. Avec notre groupe cyclos, retrouvé à l'entrée de Manosque,  nous en franchissons la Porte pour déambuler dans le centre historique avant de repartir par le Col de la Mort d'Imbert, pour un retour via Dauphin, encore un magnifique village perché, et Forcalquier, dominé par la Chapelle de Notre Dame de Provence.

Enfin, sur le circuit de Bonnieux, lors duquel nous passerons entre Petit et Grand Lubéron par les gorges de Lourmarin (encore un beau village de de France pourvu d'un remarquable château), nous aurons le plaisir, depuis les pentes dus Col du Pointu, de faire un petit coucou au mythique et imposant Mont Ventoux tout blanc de neige à l'horizon.

Mais, pour moi, le + de ce séjour a été l'ambiance exceptionnelle qui a régné entre les participants dans l'ensemble des groupes. Les cyclos les plus rapides du groupe 1 dans lequel je roulais, attendaient systématiquement le reste de la troupe lors des changements de direction ou en haut des cols. Il est vrai que ce comportement collectif était favorisé par une certaine homogénéité d'allure - mais, même avec ce paramètre, j'ai connu d'autres séjours où le chacun pour soi était de règle et la contestation fréquente. Ici aucune fausse note !

Bravo l'équipe du Lubéron !